Historique
Bienvenue à Adjarra, label béninois de l’art culinaire de la viande de porc, !
Bienvenue dans la commune qui tire son nom de l’expression « Adja ala » qui signifie “ branche ou aile de ressortissants Adja-Tado”
Fondée en 1749 par Atawé, « Adjarra » est le fruit de l’installation d’une expédition d’hommes et de femmes en provenance d’adja-Tado dans une zone de Hôgbonou ( Djassin). Dans leur quête d’une terre sûre où ils pouvaient s’établir, ces ressortissants d’adja-Tado conduits par Atawé avaient dépassé Ouidah et Pahou ( Ogué) et sont arrivés à Hogbonou (Djassin). Ils y ont alors rencontré Dê Houdé qui, voyant qu’il partageait avec eux la même origine, leur demanda d’aller un peu plus loin pour s’installer. A la demande de ce dernier, un adepte du Vodoun Zangbéto dénommé Kinsi les aida à identifier l’endroit requis et à s’y installer. Atawé se dit alors qu’il venait de créer sur cette terre d’accueil, une branche de Adja-Tado. Ceci l’amena alors à appeler cette localité « Adja ala» qui signifie “branche ou aile de Adja”. C’est ainsi que fut fondée le royaume de « Adja la» qui devint « Adjara » avec la francisation que le colon en fit par la suite.
A la mort de Atawé , son frère Hinda devint donc le premier roi de ce royaume et l’actuel roi de Adjarra est le XVII héritier de ce trône. Intronisé le 10 Janvier 2000 par Ganfodji Totché Toffa VIII houétchéhoun », Il est connu sous le nom de « »kpoffon houétchéhoun » ».
Mais sur le plan administratif, Adjara est une commune du département de l’Ouémé. Elle compte 48 villages et quartiers de ville qui occupent les 112 km² que se partagent les arrondissements d’Adjarra I, d’Adjarra II, de Honvié, de Malanhoui, de Aglogbè et de Médédjonou. Située dans le Sud-Est du département de l’Ouémé au Bénin, la commune d’Adjarra est limitée au Nord par la commune d’Avrankou, au Sud par celle de Sèmè-Podji, à l’Est par la frontière de la République du Nigéria et à l’Ouest par la commune urbaine de Porto-Novo.
Cette commune dirigée par Germain WANVOEGBE depuis le début de la quatrième mandature des maires de l’ère de la décentralisation au Bénin, a une population qui est une mosaïque de peuples. Les premiers occupants connus de la région sont Nagot et ils sont les fondateurs des localités d’Anagodomè, Adjina, Djavi, Lindja, Drogbo, Do-Hongla, Vidjina. Ils ont accueilli les groupes adjatado, majoritaires et plus organisés. Ce sont les Adjarranou, les Settonou, les Tolinou, et les Alladanou. Ceux-ci ont été rejoints par les diasporas Houéda, Agonlin, et Wémè, de souche Adja aussi. Les Yoruba, en provenance du Sud-ouest du Nigéria se sont installés dans ou près des quartiers des devanciers, bouclant ainsi le peuplement ancien d’Adjarra qui a duré du XVIe au XIXe siècle.
Il n’est pas aisé de distinguer tous ces peuples car du fait de l’assimilation, les minorités ont perdu leur patrimoine linguistique. Et l’on ne parle que les langues Adjara, Setto, Allada, Toli et Yoruba aujourd’hui dans la commune qui enregistre l’installation des personnes venues des autres régions du Bénin, voire des pays limitrophes.
De par sa position, la commune d’Adjarra est une zone de transit entre la République Fédérale du Nigeria et la ville de Porto-Novo, considérée comme l’une des zones de concentration les plus importantes au Bénin des produits nigérians. Le transport y est de ce fait un grand atout pour l’économie locale. Il fonctionne comme une chaîne dont les maillons sont les différentes voies de communication lagunaire et routière. Mais à côté du transport, le commerce, l’artisanat et l’industrie manufacturière occupent aussi une place importante dans l’économie de la commune de Adjarra.
Le secteur du commerce prend en compte une diversité de produits. Il s’agit des hydrocarbures et des produits manufacturés provenant surtout du Nigeria, des produits issus de l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat, de la transformation et de la pharmacopée. Les populations d’Adjarra excellent aussi dans l’art de la vannerie, de la poterie en terre cuite, des instruments de musique tels que les tambours, les castagnettes, les gongs en plus des produits de la forge, des nattes en jonc. Elles font également de la transformation alimentaire et produisent le gari (farine de manioc), l’huile de palme, le sodabi (vin de palme distillé).
Il convient de signaler qu’au départ, l’art, sous ses différentes formes, prit d’abord naissance dans les couvents et les bosquets avant de se réfugier dans les palais royaux. Il s’agit essentiellement d’un artisanat basé sur l’utilisation des matières premières naturelles et locales (palme raphia, palmier à huile, rotins, joncs, etc) dans la vannerie, la tresse de nattes, la sculpture, le tissage pour ne citer que ceux-là. Le couvent était donc non seulement un creuset de formation culturelle (vodoun), mais aussi et surtout un foyer artistique et artisanal dont le génie créateur était au service des préoccupations socio-culturelles (notamment religieuses), économiques et politique de toute la collectivité. Les jeunes se spécialisent dans l’artisanat moderne et apprennent la mécanique, la soudure, la coiffure, la couture, etc.
A cette commune qui est le lieu de provenance de célébrités et de cadres béninois tels l’honorable Edmond ZINSOU, de Me Adrien Houngbedji, ……..et de….. , le Bénin doit entre autres innovations et originalités, le transport par vélo communément appelé Taxi-Kannan en langue locale, « kannan» désignant les boules d’akassa en goun. Ce moyen de transport est l’ancêtre des taxi-motos ou zémidjan, une originalité authentiquement béninoise qui a gagné le monde aujourd’hui. Mais au delà, la commune d’Adjara reste le label par excellence de l’art du traitement et de la consommation de la viande de porc au Bénin.
La viande de porc représente en effet pour les populations d’Avrankou et celles du département de l’Ouémé en général, ce que représente l’igname pour les départements du Nord Bénin ou le Téquila pour les mexicains. Pour découvrir la viande de porc dans tous ses états et sous toutes les formes qui la rendent exquise au toucher, à l’odorat et surtout au goût, il faut se rendre à Adjarra. Dans la commune d’adjara, c’est tout une industrie qui est installée autour de la filière « viande de porc » . Cette filière prend en compte toute une série d’acteurs qui va des éleveurs de porc aux vendeurs de boule d’akassa, des boissons de toutes sortes et mêmes des artistes sans oublier les vendeurs de certains produits manufacturés et les producteurs de certains produits agricoles.
Sur le plan touristique, la commune d’adjarra dispose d’un immense patrimoine culturel fait de sites historiques, cultuels et architecturaux. On y distingue le site Zoungodo qui est un ensemble de palais, de végétations, de reliques, d’arbres sacrés, de ruines d’habitations et de maisons en terre où ont été retrouvées des chaînes d’esclaves. Il y aussi la place Ahouanmatin qui était le lieu de regroupement et de transit des esclaves situé au cœur de Adjara, le palais des rois nagots de Linda dans l’arrondissement de Medédjonou, le Kitcholo qui est un site de fabrication de briques en terre cuite situé à Tchakou ou encore le site de vente des escales Avassagbo situé aussi dans l’arrondissement de Mèdédjonou.
Dans la commune d’adjara, la religion traditionnelle (52,3%) est celle que pratiquent la grande majorité des habitants et ceci explique sans doute pourquoi, la fête du vodoun est la célébration phare de cette commune dans laquelle l’on dénombre par ailleurs d’autres religions telles que le catholicisme (17,8%), l’islam (8,3%), le christianisme céleste (5%), le protestantisme (3,1%). Cette commune est aussi riche de la diversité culturelle qui caractérise le département de l’Ouémé.
A l’ère du Nouveau du Départ du Bénin dont le Président Patrice TALON est le grand architecte, la commune d’Adjara a aussi bénéficié d’importantes réalisations dans le cadre de la mise en œuvre du Programme « Le Bénin Révélé». Parmi elles, on peut citer la réalisation en cours de la route Wadon-Adjarra-Médédjonou-Porto-Novo longue de 18,5 kilomètres pour un coût d’environ 37 milliards de francs CFA et la mise en service de plusieurs infrastructures de fourniture d’électricité.